dimanche 30 janvier 2011

L'arrivée à Bonmaure



Elle est la ville? J'ai tiré mes valises en haut des escaliers. Au dessus de ma tête, le grand M familier, jaune canari fluo. C'est janvier, c'est ce que dit la buée qui se forme à chaque expiration. Voilà, j'y suis. La navette n'a pas mis plus d'un quart d'heure avant de s'amarrer ici. A ce satellite de la grande ville. Celle qui est derrière moi. J'ai signé, plus ou moins. Pas le choix en réalité. Elle m'a vomi.

Bonmaure. Jamais j'aurais cru me retrouver ici. Ca ne me parlait pas, tous ces noms inutiles sur cette ceinture orbitale. Rien que des noms de terminus, dernier arrêt avant de basculer dans le vide.
Ca, c'était avant. Quand je n'avais que des fantasmes ou des trous blancs sur ma carte. Mais ce soir je viens pour me poser. La banlieue m'offre l'hospitalité. Le temps que je me retourne.

Je reprends d'un côté la valise à roulettes, de l'autre un grand sac de livres. Dans le dos, encore un peu de linge et des casseroles. A ma droite s'écoule le fleuve de la Grande Nationale, stoppé seulement par le carrefour. Le silence n'est troublé que par ce flux des pneus sur l'asphalte. Il alterne avec le glougloutement des pots d'échappement. Et aussi, en attendant le petit homme vert, un glissement souple. C'est celui du panneau publicitaire déroulant. Il amène en quatre par trois une déesse en petite tenue. Elle s'expose allongée, le regard ailleurs. On dirait qu'elle feint d'ignorer les reluqueurs automobiles, couchés au feu sur leur volant.

Je traverse, slalome entre les étrons qui parsèment le boulevard. Je ne m'explique pas : l'exposition de crottes de chien. Ou bien il s'agit d'un animal acrobate qui se juche sur les plots de granit. Afin d'y déposer ses offrandes. Ou bien, l'un de ces esprits dérangés s'amuse à récolter les oeuvres de son semeur d'étrons pour les disposer là, sur ces piédestals.

Sain et sauf, je parviens à la bicoque. C'est là que je vais poser mes gaules. Comme aurait dit mon grand-père. Juste là, au bord du fleuve. Sous l'aubette derrière la maison, je pose mes bagages. Pas de bruit, le moins possible, pour ne pas déranger ma voisine. Une première porte. Puis le sas. Enfin, le studio, chez moi.

lundi 24 janvier 2011

allo la terre

Vous me recevez? Tout paraît si petit vu d'ici. Je me dirige vers le sas pour tenter une sortie.